Réforme du CNV : vite ! vite ! vite !

Bordeaux le 10 février 2014

La Felin se félicite de l’annonce faite par Madame Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture, de la toute prochaine réforme du Centre National des Variétés en vue d’en étendre les compétences, les actions et les financements à toute la filière musicale, c’est à dire, enfin, à la musique enregistrée.

Il est temps, grand temps. Ne nous leurrons pas : l’augmentation de 0,6% du marché de la musique en 2013 cache de vraies disparités et les labels indépendants, TPE et associations voient, au contraire, un rétrécissement de leur accès à ce même marché, qu’il soit phy- sique ou numérique. Il est même à craindre que la concurrence qui se profile entre les plateformes de streaming n’entraine à la baisse les rémunérations, affectant en premier lieu le downloading.

Aussi, la Felin continuera à travailler sur plusieurs dossiers importants pour le développement de la filière : – le numérique et toutes les interrogations qu’il suscite : éditorialisation, niveau de rémunérations, diversité, etc… – le physique, lequel représente encore 74% du marché : les chiffres de 2013, le succès populaire du Disquaire Day, les nombreuses ouvertures de disquaires, la progression de certaines chaines montrent clairement un attachement du public à ce format. – la visibilité des productions indépendantes dans les médias nationaux, radios et télévision, qui est aujourd’hui inexistante.

La Felin se félicite que Madame la Ministre de la Culture ait, à plusieurs reprises lors de son discours au Midem, rappelé l’importance sur notre territoire des labels indépendants, TPE et associations, pour la diversité des esthétiques et l’émergence des nouveaux talents. Mais nous devons néanmoins souligner que ces labels sont passés l’année dernière du statut de précaire à celui de structure en grande diffi- culté (rappelons qu’en 2013, trois distributeurs indépendants ont fait faillite, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour les labels distribués). Si le plan de soutien à la production et à la diffusion de la musique lancé fin 2013 (qui a bénéficié à une quarantaine de labels indépendants) est une bonne initiative, il doit être très largement amplifié en 2014 avec, pourquoi pas, la coopération active des collectivités territoriales dont certaines sont demandeuses.

La Felin va, bien entendu, participer très activement au travail de définition des nouvelles missions du CNV, comme elle l’a fait lors des travaux du CNM, apportant sa vision d’un marché équilibré, respectueux des esthétiques et de la diversité des acteurs.

Mais au delà de financements complémentaires et sans attendre le « nouveau CNV rénové », la filière musicale -et plus particulièrement celle de la musique enregistrée- doit également prendre en main son avenir en créant par elle-même de nouveaux outils, en s’attaquant à certains problèmes, en faisant montre de solidarité entre ses membres. Ce que les fédérations membres de la Felin s’attachent déjà à faire.

Enfin, la Felin demande également que la musique enregistrée soit considérée fiscalement comme un art au même titre que le livre, le cinéma, le spectacle vivant ou la presse écrite et bénéficie d’une TVA à taux réduit.

Philippe Couderc

président

CNV